H+, transhumanisme(s) de Matthieu Gafsou
Exposition du 22 septembre 2023 au 11 février 2024
Entrée libre
Mercredi au vendredi de 13H30 à 18H30
Samedi et dimanche de 13H30 à 19H (fermée les jours fériés)
Vernissage
Jeudi 21 septembre à 18h
Entrée libre
Visites contées par la Cour des contes
Jeudi 19 octobre 19h
Vendredi 17 novembre 19h
Dimanche 26 novembre 16h
Dimanche 10 décembre 14h
H+, transhumanisme(s)
H+ traite du transhumanisme, un mouvement qui prône l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Certains considèrent ce mouvement comme un phénomène «neutre», logique au vu des avancées scientifiques. On peut aussi considérer qu’il s’agit d’une nouvelle forme de spiritualité, dégagée du poids des religions et qui érige l’humain en animal tout puissant. D’autres enfin y voient une forme d’adoration de la technique et de l’individu, signes d’une mégalomanie fautive.
Yann Minh, né en 1957, est un artiste protéïforme spécialisé dans la cyberculture et les mondes persistants. On le voit ici dans son Nooscaphe. Il se décrit souvent comme un nooconteur (un conteur du cyberespace) cyberpunk explorateur au long cours du cyberespace et de la noosphère (sphère de la pensée humaine et par extension, internet, qui relie l’humanité à travers les oeuvres d'art, la pensée, etc.). Il a été plusieurs fois primé pour ses créations artistiques dans les domaines de l’art contemporain et de la cyberculture. Son univers d’inspiration futuriste et transhumaniste mêle érotisme et science-fiction.
Paris, 16 juin 2016.

La bioluminescence chez la méduse Aequorea victoria a permis aux scientifiques de faire certaines avancées grâce à la transgenèse, à savoir le transfert d’un gène d’une cellule d’une espèce vers une cellule appartenant à une autre espèce. C’est ainsi que des souris ont reçu ce gène et l’expriment une fois exposées aux UV. Cette propriété est utilisée par les chercheurs comme marqueur permettant d’analyser le développement de tissus ou d’organes, de tumeurs, etc.
Fribourg, 30 mars 2017.

« Hériter de la couveuse, c’est grandir dans un environnement immensément fragile, qui n’apporte aucune garantie en dehors de celles fournies par des agencements inquiets de savoirs, de soins, de tuyaux, d’aliments, de températures et de moniteurs. Au lieu d’une technique support de désirs de puissance tournés vers le futur, la couveuse incite à raconter une autre histoire, activement concentrée sur un présent fragile, une histoire tissée d’innombrables relations vitales et incertaines. Hériter de la couveuse, c’est insister pour se souvenir que les techniques et nos biologies sont engagées dans la construction permanente de rapports éminemment précaires. »
Gabriel Dorthe in « Héritier de la couveuse », A contrario, n° 22, bsnPRESS, 2016.

Entre les adeptes de l’homme-machine (le cyborg), les tenants d’un abandon du corps et du transfert de l’esprit dans un ordinateur ou encore les partisans d’une médecine qui vaincrait le vieillissement, le transhumanisme véhicule des projections diverses, dont les signes existent déjà. Des prothèses à la nourriture-médicament (nootropiques) en passant par les implants ou l’interaction humain-machine, on découvre que notre société a déjà fait le pas de considérer le corps comme une machine modifiable à loisir.
Neil Harbisson se considère comme un cyborg. Souffrant d’une maladie rare, l’achromatopsie, qui le prive de la vision des couleurs, il s’est fait implanter une prothèse nommée Eyeborg. Intégrée à la boite crânienne, elle capte les couleurs et les convertit en ondes sonores. Neil Harbisson plaide pour une augmentation créative de l’humain et se distancie parfois du transhumanisme, qu’il trouve trop figé dans des représentations stéréotypées ou commerciales. Il a une vision d’artiste plus que d’apôtre de la technoscience. Il se targue d’être le premier humain à apparaître avec sa prothèse sur la photo de son passeport.
Munich, 15 juillet 2015.

Extrait du manifeste du body hacktivism écrit par Lukas Zpira : « Par opposition aux modernes primitifs qui travaillent sur des bases d’anthropologie tribale, les body hactivists pratiquent, théorisent et inventent des modifications corporelles avant-gardistes et prospectives, influencées par la culture manga, la bande dessinée, les films et la littérature de science- fiction. Rendues possibles par une curiosité sans cesse en éveil de l’évolution des découvertes techno-médicales, ces pratiques par essence expérimentales, sont définies comme body hacking, terme exprimant la volonté de ces artistes, chercheurs et penseurs de dépasser les frontières biologiques. Les termes body hacktivist et body hacktivism sous-entendent la nécessité d’action et de prise en main de nos destinées par la volonté perpétuelle de se réinventer. »
2017

H+ est une enquête philosophique, qui documente et questionne. Les photographies sont peu contextualisées et elliptiques. La sécheresse formelle, mariée à la simplicité des compositions, permet de saisir la vision d’un humain détaché de sa chair. Prises isolément, les images déroutent plus qu’elles n’explicitent. C’est mises en réseau qu’elles tissent la toile d’une histoire. Artificielles, les photos ressemblent à leur sujet: on ne sait plus si c’est le vivant qui s’éteint en devenant machine ou si l’inanimé prend vie. Cette série parle donc de notre corps, de notre quotidien et de notre rapport à la technique autant qu’elle ouvre sur des perspectives d’avenir. H+ ne donne aucune réponse mais peut fonctionner à la fois comme un outil pour penser une question essentielle de notre présent et comme un espace poétique qui nous confronte à l’absurde de notre finitude.
Matthieu Gafsou / Courtoisie Galerie C
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Introduction à l'exposition "H+, transhumanisme(s)" de Matthieu Gafsou

Vernissage de l'exposition "H+, transhumansime(s)"
